Que s’est-il passé dans le bureau du directeur de Saint-Jean-de-Passy le 3 février 2021 ? Deux récits vont s’affronter,mercredi 21 mai,devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine). Celui de Vincent (le prénom a été modifié),alors âgé de 14 ans et élève de 4e,et celui de Daniel Chapellier,71 ans à l’époque,ancien directeur de cet établissement du 16e arrondissement de Paris,qui comparaît pour agression sexuelle sur mineur.
Vincent,petit-fils d’un ancien ministre de la justice,est décrit par ses professeurs comme une élève « turbulent »,« nonchalant »,« défiant envers les adultes »,« sûr de lui ». Il collectionne retards et problèmes de comportement,à tel point que se pose la question de son renvoi. Directeur de Stanislas entre 2002 et 2015,Daniel Chapellier est un homme austère et un professionnel expérimenté,réputé – et craint – pour sa sévérité,une figure respectée dans le monde de l’enseignement catholique privé.
Le mercredi 3 février 2021,Vincent est rentré chez lui plus tôt que d’habitude,a tout de suite pris une douche et n’a pas voulu déjeuner. A ses parents inquiets,il a fini par raconter : il avait été convoqué dans le bureau du directeur à la suite d’un nouvel écart,mais la discussion avait dérivé et celui-ci l’avait interrogé sur sa consommation de pornographie et sa pratique de la masturbation,puis il lui avait demandé de toucher son sexe par-dessus son pantalon,avant de toucher,à son tour,le sexe de l’élève et de le laisser partir en lui disant de « n’en parler à personne ».
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