Ces dernières années,faute de budget,les théâtres et autres lieux culturels ont dû limiter leur programmation. ZAVE SMITH / IMAGE SOURCE / PHOTONONSTOP C’est une fracture au genou qui a tout précipité. Immobilisée après un accident,Daphné (qui a préféré taire son nom de famille) se retrouve le bec dans l’eau. Depuis quatre ans,cette jeune diplômée d’un master en ingénierie culturelle,formée aussi comme comédienne,s’échinait à se faire une place dans le monde du spectacle vivant,tant sur les planches qu’en coulisses. Mais,alors que sa blessure l’oblige à mettre à l’arrêt ses projets,l’artiste se rend compte qu’elle ne peut prétendre à aucune aide financière. La précarité des années précédentes l’avait amenée à enchaîner des contrats « trop courts pour déclencher du chômage »,et sous des régimes tous différents ne lui ayant pas permis de bénéficier du système de l’intermittence.
« J’ai eu un coup de stress. J’ai compris que,si mon corps ne pouvait pas suivre,je n’avais aucune sécurité,raconte Daphné,35 ans aujourd’hui. Je me souviens m’être regardée aller en répétition avec mes béquilles,pour continuer à faire acte de présence car c’est “marche ou crève” dans ce secteur. Là,je me suis dit : tu ne peux pas continuer comme ça. »
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